Le marché immobilier ancien en 2016 : une lente reprise après trois années de déclin
Introduction
Après trois années consécutives de baisse des prix, le marché immobilier ancien en France montre des signes de stabilisation en 2016. Selon les analyses de Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université de Paris-Ouest, cette année pourrait marquer un tournant, avec une modération des prix plutôt qu'une nouvelle chute. Cette tendance s'inscrit dans un contexte économique encore fragile, mais où les acheteurs commencent à retrouver confiance.
Contexte économique et immobilier
La période 2013-2015 a été marquée par une récession persistante dans le secteur immobilier ancien. Plusieurs facteurs ont contribué à cette situation :
- Ralentissement économique général : La croissance atone en France et en Europe a limité la capacité d'achat des ménages.
- Politiques fiscales restrictives : Les mesures gouvernementales visant à réduire les déficits ont pesé sur le pouvoir d'achat.
- Crise de confiance : Les incertitudes liées à l'emploi et aux revenus futurs ont découragé les investissements immobiliers.
En 2016, certains de ces freins commencent à se desserrer, permettant une légère amélioration du marché.
Analyse des prix en 2016
Stabilisation des prix
Contrairement aux années précédentes, où les prix ont connu une baisse moyenne de 2 à 3 % par an, 2016 voit une stabilisation, voire une légère hausse dans certaines régions. Selon les données du baromètre LPI-SeLoger, cette tendance est particulièrement visible dans les grandes métropoles comme Paris, Lyon et Bordeaux, où la demande reste soutenue.
Disparités régionales
Les dynamiques varient fortement selon les régions :
- Île-de-France : Les prix restent élevés, mais la hausse est modérée (+0,5 % en moyenne).
- Régions dynamiques : Des villes comme Nantes, Toulouse et Montpellier enregistrent une légère augmentation des prix (+1 à 2 %).
- Zones rurales et petites villes : La stagnation persiste, avec des prix qui peinent à se redresser.
Facteurs influençant la reprise
Taux d'intérêt historiquement bas
Les taux d'intérêt des crédits immobiliers, maintenus à des niveaux très bas par la Banque Centrale Européenne (BCE), jouent un rôle clé dans la reprise. En 2016, les taux avoisinent les 1,5 % pour les emprunts sur 20 ans, ce qui rend l'achat plus accessible.
Politique de relance du gouvernement
Le gouvernement a mis en place plusieurs mesures pour soutenir le marché :
- Prêt à taux zéro (PTZ) : Élargi pour faciliter l'accès à la propriété des ménages modestes.
- Allègements fiscaux : Réduction des droits de mutation pour les primo-accédants.
Confiance des ménages
Les indicateurs de confiance des ménages, mesurés par l'INSEE, montrent une légère amélioration. Les perspectives d'emploi s'améliorent, et les ménages sont plus enclins à investir dans l'immobilier.
Perspectives pour les mois à venir
Prévisions des experts
Michel Mouillart estime que la modération des prix devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année, avec une possible hausse de 1 % en moyenne nationale. Cependant, cette reprise reste fragile et dépendra de plusieurs facteurs :
- Évolution des taux d'intérêt : Une remontée des taux pourrait freiner la demande.
- Contexte économique international : Les incertitudes liées au Brexit et à la croissance mondiale pèsent sur les prévisions.
Conseils pour les acheteurs et vendeurs
- Acheteurs : Profitez des taux bas pour négocier des prix avantageux, surtout dans les zones où l'offre est abondante.
- Vendeurs : Soyez réalistes sur les prix pour attirer les acheteurs dans un marché encore concurrentiel.
Conclusion
L'année 2016 marque un tournant pour le marché immobilier ancien en France. Après trois années de récession, les prix se stabilisent et pourraient même augmenter légèrement. Cette reprise, bien que modeste, est soutenue par des taux d'intérêt bas, des mesures gouvernementales favorables et une confiance retrouvée des ménages. Cependant, les disparités régionales persistent, et la prudence reste de mise face aux incertitudes économiques.
La question reste ouverte : cette tendance positive se confirmera-t-elle en 2017, ou le marché connaîtra-t-il de nouveaux soubresauts ?