Le marché immobilier français en avril 2020 : les ventes chutent, mais pas de panique
Par Michel Mouillart, Professeur d'économie à l'Université Paris Ouest et porte-parole du baromètre LPI-SeLoger
Ce texte est une réécriture complète de l'article original disponible à l'URL suivante : https://www.journaldelagence.com/1181724-barometre-lpi-seloger-mai-2020-chute-vertigineuse-des-ventes-en-avril-mais-pas-de-krach-en-vue-michel-mouillart
Introduction
En ce mois d'avril 2020, le marché immobilier français fait face à une situation inédite en raison de la crise sanitaire liée au COVID-19. Les mesures de confinement ont fortement impacté le secteur, entraînant une chute sans précédent des ventes immobilières. Toutefois, il est important de nuancer ce constat et d'analyser en détail les indicateurs mis en lumière par le baromètre LPI-SeLoger.
Les ventes immobilières en forte baisse
Selon le baromètre LPI-SeLoger, le nombre de ventes immobilières enregistrées en avril 2020 a connu une diminution de 68% par rapport à la même période en 2019. Cette chute s'explique en grande partie par les restrictions imposées dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus, qui ont rendu les visites de biens et la signature de compromis de vente difficiles, voire impossibles.
Les régions les plus touchées
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Île-de-France : la région a enregistré une chute de 70% des ventes, avec une baisse particulièrement marquée à Paris (-77%).
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Province : le recul est moins important, mais reste conséquent (-66%). La région Paca arrive en tête avec une diminution de 74%.
Pas de krach immobilier à l'horizon
Malgré ce contexte difficile, Michel Mouillart, économiste et porte-parole du baromètre LPI-SeLoger, tempère les craintes d'un effondrement du marché immobilier. Selon lui, plusieurs facteurs laissent penser que la situation devrait se stabiliser une fois la crise sanitaire passée :
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Le marché immobilier français a montré sa résilience face aux crises précédentes.
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Les taux d'intérêt historiquement bas devraient continuer d'encourager les acheteurs à investir.
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La demande de logements reste forte, notamment dans les grandes agglomérations.
Évolution des prix de l'immobilier
Bien que le volume des transactions ait considérablement diminué, les prix de l'immobilier n'ont pas subi de variations significatives. En avril 2020, on observe même une légère hausse de 0,4% par rapport au mois précédent, et de 4,4% sur un an. Cette tendance pourrait s'expliquer par le fait que les biens vendus durant cette période étaient majoritairement des logements de qualité, dont les prix sont moins sensibles aux fluctuations du marché.
Conclusion
Ainsi, le marché immobilier français traverse une période difficile en raison de la crise sanitaire, mais il n'y a pas lieu de s'alarmer outre mesure. Les fondamentaux du secteur demeurent solides, et la reprise des transactions devrait s'opérer progressivement une fois les restrictions levées.
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